Le Lac des Peines

Nombre de messages : 52 Date d'inscription : 18/04/2007

Citation :: Traverser les eaux agitées du Lac des Peines, une épreuve qu'il sera donnée à chaque être humain d'affronter... Quitter sans même s'en apercevoir la berge d'un bonheur désormais révolu pour s'enfoncer petit à petit dans l'eau glacée des peines quotidiennes. Un sombre lac alimenté par des milliers de larmes coulées des yeux et des joues de celles et ceux qui l'ont traversé avant vous... Puisée au plus profond de votre âme, votre première larme coule et s'écoule, charriant une peine de plus dans ce lac qui en compte déjà tant.

Les yeux humides, vous avancez dans cet océan de larmes sans même le voir. L'esprit accaparé par les souvenirs de votre bonheur perdu, vous vous enfoncez dans cette eau sans le savoir. Et lorsque vos peines commencent à vous submerger, vous commencez à réaliser. Vous vous retournez vers la berge que vous avez lentement quittée. Vous essayez de la regagner, mais le sol meuble du lac vous fait glisser. Vous tentez de nager, mais un imperceptible courant vous repousse inexorablement.

Le passé est devenu inaccessible, vous devez vous tourner vers l'autre berge. La mystérieuse terre de l'avenir, encore voilée par l'épaisse brume de vos doutes. Et au milieu de cette eau, une pointe d'espoir vous arrache un vague sourire. Et vous poursuivez votre traversée, mais bientôt vous perdez pied. Vos peines sont bien trop profondes et vous devez nager pour les surmonter. Et vous poursuivez votre traversée, tourmenté par les remouds de votre âme...

Mais si beaucoup finissent par atteindre l'autre rive, d'autres désespèrent de la voir un jour. Vous commencez à fatiguer. Vous buvez une bonne tasse de désespoir. Vous commencez à couler... Vous vous débattez en vain. Vous voulez crier mais personne ne peut entendre si faible murmure. Vos peines vous semblent de plus en plus lourdes et vous tirent vers le fond. Vous coulez mais vous pouvez encore voir la lumière du jour percer au loin. De plus en plus loin. Vous tendez la main vers l'âme qui vient vous sauver, mais elle n'était qu'illusion... Vous perdez la raison.

Vous couler et vous ne pouvez plus respirer. Vous ne pouvez plus remonter, puis vous ne voulez plus remonter. Vous oubliez cette lumière pour vous tourner vers les abysses. Néant si attirant, vous oubliez les autres et les autres vous y oublient. Volonté diluée, vous n'êtes pas encore mort, mais êtes-vous réellement vivant ?